Madagascar: à quelques semaines des récoltes, le litchi fait un carton

Madagascar figure dans le top 5 des producteurs mondiaux de litchis, derrière les géants asiatiques. La récolte de ce fruit, très prisé dans l’océan Indien et en Europe, doit débuter dans les semaines à venir. C’est tout un secteur de l’économie malgache qui s’apprête à tourner à plein régime. Le litchi fait notamment vivre l’industrie de l’emballage. Visite dans l’unique usine du pays qui fabrique, depuis 2004, les emballages carton servant au transport du fruit.

De notre correspondante à Antananarivo,

« Cette machine, c’est une DRO, une découpeuse rotative. Ça imprime des plaques de carton, puis ça les découpe et ça les empile. C’est la machine la plus importante pendant cette période. Elle ne doit pas tomber en panne. Et elle doit tourner au maximum de sa vitesse, pendant presque un mois, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », montre Patrick Maugé, le directeur de Newpack, la seule cartonnerie de l’île à fabriquer les barquettes de litchis.

« Le carton litchi, ça paraît très basique, mais c’est très compliqué puisque ça doit résister au transport maritime pendant 2 à 3 semaines, à des conditions de stockage de 2 °C, beaucoup d’humidité, et il faut que les palettes arrivent intactes chez le client final, en Europe et partout dans le monde où il y a eu des commandes de litchi »,
ajoute-t-il.

Trois millions de barquettes en un mois

Entre la ligne de production et le laboratoire de contrôle qualité, le service clichetier. Ici, Haingo et son équipe calent le design qui sera imprimé dès le lendemain sur plus de 50 000 boîtes. « Là, par exemple, ce client-là, il veut que sur son carton, il y aura deux grappes deux litchis, face latérale avant et arrière, sa marque écrite en gros, et sur les deux faces latérales, il y a ces étiquettes pour que le client final puisse avoir la traçabilité du fruit. »

En un mois, les 300 employés de Newpack devront sortir près de trois millions de barquettes. « La campagne litchi, ça représente un 13e mois de production, en termes de chiffre d’affaires. En termes de consommation de papier, c’est plus de 10 % des 10 000 tonnes que l’on consomme en une année », indique Haingo.

Au fil des années, la société malgache a conquis plus de 50 % de parts de marché. Néanmoins, pour conserver son leadership, elle doit faire face à des contraintes propres à sa situation géographique.

 » Nous on commence la campagne litchi en février, parce qu’on n’a pas à Madagascar, on n’a pas de papeterie dédiée au carton ondulé, le carton qui sert à fabriquer les barquettes pour litchis. Donc, on importe tout. Malheureusement, ça prend du temps et on doit s’y prendre longtemps à l’avance si on veut avoir une chance d’avoir suffisamment de papier pour l’ensemble de nos clients. Et de ce fait, cette année, on a acheté nos papiers au pire des moments, c’est-à-dire au moment où le papier était le plus cher. Ce qui fait que nous sommes un peu moins compétitifs que les autres années, et donc plus en concurrence avec l’Afrique du Sud par exemple. »

« Quand on parle de litchis, c’est une course contre-la-montre »

Pour se démarquer de ses concurrents, l’entreprise mise beaucoup sur ses innovations et son service client bien particulier. « On a facilité cette année nos méthodes de pliage du carton. Et ça, c’est un plus parce que quand on parle de litchis, c’est une course contre-la-montre »

Mialisoa Andriantseheno est la cheffe de département back-office. « Notre autre innovation, ça a été d’améliorer la stabilité de la palette ; les cartons s’emboîtent facilement. On sait que c’est un fruit hyper fragile et que l’emballage est une étape cruciale dans le business du litchi. Et c’est pour ça qu’on est présent jour et nuit à Tamatave pendant toute la campagne, pour former les opérateurs au pliage des boîtes et au montage des palettes. »

Cette année encore, une quinzaine d’exportateurs sur la vingtaine opérant à Madagascar, compte sur la société pour leur fournir le précieux emballage.

Source :  RFI Madagascar